Cate Archer est de retour ! Enfin. Après avoir été l'une des grosses surprises de 2001, NOLF revient sur nos chers PC. Et attention, voilà un retour qui est loin d'avoir été bâclé. Fort du succès du premier opus, Monolith ne s'est pourtant pas contenté de nous offrir une bête suite à son FPS déjanté, mais s'est carrément fendu d'un boulot remarquable et innovant. J'adore ces types.
No One Lives Forever 2
Rhââ l'agent Cate Archer... oups pardon. Recette pour réaliser un bon No One Lives Forever : prenez une pincée d'espionnage genre James Bond, ajoutez-y une espionne genre Emma Peal de Chapeau Melon et Bottes de Cuir, une ambiance kitsch années 60 façon Austin Powers, secouez bien fort, ajoutez un gameplay efficace, plein de gadgets idiots et une réalisation somptueuse et hop. Vous obtenez un titre qui fut l'un des meilleurs FPS de l'année 2001 tout en se payant le luxe d'être parfois tordant de rire. Ceci dit, NOLF premier du nom avait beau être très bon, ce n'était qu'un FPS de plus malgré quelques phases d'infiltration. Et bien Monolith c'est dit qu'il était temps que cela change. D'où NOLF 2 : A Spy In H.A.R.M.'s Way.
La fouille des corps est primordiale. N'oubliez pas de les planquer ensuite.
Le temps de l'innovation est venu. Mais il n'est pas pour autant question de perdre les principaux atouts de Cate euh, du jeu (pff). Ainsi cette ambiance si drolatique et décalée est toujours présente même si Cate semble s'être un brin assagit. Ce qui n'est pas le cas du monde qui l'entoure. Un monde qui a bien des ennuis par ailleurs, car il risque de connaître une troisième guerre mondiale si personne ne se charge d'enquêter sur ce fichu projet Oméga fomenté par les soviétiques. Une mission bien simple si quelques rescapés de l'organisation C.R.I.M.E n'avait pas décidé de la tuer. C'est pas une vie. Voilà pour le scénario qui va vous faire voir du pays, du Japon des ninjas à la Sybérie des Goulags, on se promène avec Cate.
Un bad guy aux prises avec... sa mère ! Brr.
Parlons gameplay mes amis. Tout d'abord, les fans du premier volet ne seront pas surpris de se trouver face a une belle tripotée de gadgets en tout genre. On citera le mascara/phaser, le rouge à lèvres/appareil photo, mais vous aurez le loisir de faire joujou avec un chalumeau, un coupe-ongle/passe-partout, des traceurs et d'autres dont je vous laisse la surprise. A propos, n'hésitez pas à fouiller le moindre tiroir qui pourrait receler d'appréciables ustensiles sans oublier les traditionnels informations bonus que l'UNION affectionne. Mais tout ça, c'est presque de l'ordre du détail à côté d'autres importantes transformations du jeu. Adieu FPS parfois un peu bourrin, bienvenu gameplay subtil et furtif accompagné d'une hausse de l'IA des vilains. Ici, l'infiltration devient une composante essentiel du titre. En conséquence, il vous faudra apprendre à vous planquer dans les coins sombres et pour vous y aider, une jauge de furtivité fait son apparition. Elle diffère légèrement de ce que l'on a aujourd'hui l'habitude de voir, depuis un certain Thief. Il ne s'agit pas d'un compteur qui mesure votre discrétion mais d'un indicateur croisé avec un chronomètre. Vous vous mettez dans l'ombre, sans broncher et lorsque que quelques secondes se sont écoulées, vous êtes planqué. Et quand je vous dis que la discrétion a pris de l'importance, il faut comprendre que si le coeur vous en dit, libre à vous de ne tuer personne (tant que c'est possible).
Apprenez à vous dissimuler dans l'ombre.
Autre nouveauté, emprunté cette fois à ce cher agent Denton de Deus Ex, la présence de skills. Miss Archer est capable de réaliser un certain nombre de grandes choses mais elle est surtout capable d'apprendre. Ainsi, vos aptitudes à la furtivité, au crochetage de serrure, votre résistance ou votre habelité au tir peuvent être améliorés. Comment ? Simplement en gagnant des points d'XP, notamment en achevant les objectifs secondaires qui vous seront confiés en cours de missions. Un petit tour dans le menu et on attribue les points. En pratique, une compétence comme la fouille des corps vous permettra de fouiller intégralement et plus rapidement les ennemis morts ou endormis (et pas seulement de récupérer une arme), idem pour le crochetage des serrures. C'est particulièrement utile pour éviter de se faire choper par un garde en plein forçage de porte. Et je conclus par la possibilité de conduire divers véhicules à l'occasion. Ouf, tout ça sans respirer.
Oui, Monolith a osé le coup de la peau de banane.
C'est donc un gameplay tout neuf qui nous arrive et beaucoup plus subtil qu'auparavant. C'est presque une sorte de Deus Ex/Thief mais en bien plus rigolo. Car NOLF, c'est aussi une bonne dose d'humour et une ambiance complètement décalée. Préparez-vous donc à rencontrer des personnages hauts en couleurs et à profiter d'une bande-son quelques fois hilarante et qui nous change des dialogues trop pompeux et héroïques que l'on voit dans certains titres du genre. Ca fait toujours un choc d'entendre deux femmes ninja échanger des propos du genre « Tu fais les boutiques avec moi demain ? », « Demain ? Non je peux pas j'ai un meurtre ». Et je ne vous parles pas du grand méchant qui passe son temps au téléphone avec sa mère. Tout est au rendez-vous du kitsch, le design de certains perso aussi bien que les musiques. Et ce, même si le jeu s'autorise quelques passages plus sérieux. Et l'ambiance est aussi dans des scripts qui viennent fréquemment relancer l'action en cours de jeu et offre une mise en scène réussie. A ce niveau, NOLF 2 renforce son côté hollywoodien, déjà bien présent dans les cinématiques (et Medal of Honor n'est pas loin dans ce domaine)
Réalisez vos objectifs secondaires pour gagner des points d'XP et augmenter vos skills.
Attention, en plus de tout ça, le jeu est une merveille technique. Monolith inaugure son nouveau moteur 3D, et le successeur du Lith Tech est franchement convaincant. Il y a d'abord les personnages dont les modélisations et animations viennent directement concurrencer celles de MoH tant ils sont criants de naturels. Les décors, bien sûr, ne sont pas en reste. Sachez en premier lieu qu'ils sont complexes, fourmillent de détails et que les textures sont superbes. Si vous possédez une bonne machine, vous aurez même droit à des branches d'arbres bougeant au gré du vent. Le moteur physique impressionne lui aussi et tuer (ou endormir:) un garde en haut d'un escalier vaut la peine uniquement pour le voir tomber. Et s'il y a bien une chose que l'on apprécie, ce sont les moteurs graphiques performants qui savent le rester même sur les petites configs. En l'occurrence, et même si l'on y perd un peu, NOLF 2 reste très beau même sur un « simple » PIII 600 Mhz avec une Geforce DDR. Que demander de plus ?
Votre pote russe au nez rouge dispose d'une texture faciale et d'une animation convaincantes.
Rien, si ce n'est l'adresse pour commander d'urgence l'un des meilleurs FPS solo sorti cette année. Plus qu'une suite ce nouvel épisode innove tout en conservant ce qui avait fait le succès de son aîné, et tout ça, c'est que du bonheur.