Acclaim nous livre grâce à Alias sa vision du jeu PC : "on s'en fout et on vous prend pour des truffes. Non, mais sans blague vous avez cru quoi qu'on allait faire un effort quelconque pour que le jeu fasse au moins semblant de ressembler à quelque chose ? Hey, vous nous prenez pour qui, des philanthropes ? Des gens sérieux ?" Non, vous inquiétez pas, on vous connaît chez Acclaim, on n'attendait rien des gens qui ont commis Turok Evolution.
Alias
L'adaptation de la fort sympathique série Alias était déjà plus que moyenne sur consoles, du coup on ne s'attendait pas à un miracle sur PC vu que l'optimisation d'un jeu moyen est un fait aussi probable que la découverte d'une once de bon goût dans un show de télé-réalité. Mais je pensais tout de même qu'Acclaim ferait un semblant d'effort pour livrer un produit décent, mais non, même pas, en sus du gameplay navrant, on se coltine une réalisation minable et des bugs en pagaille dans ce titre honteux que je vomis. D'ailleurs, devinez à qui Acclaim a fait appel pour ce portage, je vous le donne en mille, aux comiques troupiers de Super Happy Fun Fun, les mêmes qui avaient la responsabilité de la version PC de Turok Evolution et qui ont trouvé le moyen d'en faire un jeu encore plus minable que sur consoles. La boucle est bouclée.
Coin ! Coin !
Le gameplay d'Alias ne fait pas dans l'originalité. Au sein d'environnements variés, la belle Sydney s'infiltrera le plus souvent sous un costume quelconque lui permettant de se fondre dans la masse, puis, sur les conseils incessants et vite casse-bonbons de Vaughn et de Marchal, vous pourrez vous infiltrer 5 minutes entre deux gardes dont l'IA se calque sur le modèle dit de l'endive (ou du Turok, c'est au choix), à savoir qu'en général ils ne vous voient pas à moins de 3 mètres, sauf quand ils vous voient à travers les murs, c'est au choix et c'est aussi ridicule. Puis, viendra la phase où vous aurez le droit de vous battre en enchaînant les coups "Matrix style". Au milieu de tout ça, on ajoute des objectifs divers mais jamais intéressants.
Les cinématiques sont douteuses et la mise en scène assez moyenne.
Un jeu comme on en voit tant en somme. Mais particulièrement injouable et inintéressant. D'abord parce que de gros scripts bien lourds interviennent en permanence et qu'on finit par se demander si on sert à quelques chose dans ce jeu qui a l'air d'avancer tout seul au sein d'environnements qui rendent claustrophobe tant ils sont minuscules et étriqués. Ensuite parce que si les phases l'infiltration sont minables, (notez d'ailleurs que si elles vous gavent, vous pouvez parfois foncer, passer dans la pièce suivante et attendre qu'on vous ait oublié) les phases de combat ne font pas mieux. Il s'agit ni plus ni moins que d'agiter les membres de Sydney en espérant qu'elle va réussir à toucher quelque chose, un mur, une étagère, soyons fou :un ennemi (qui sait) et il en va de même pour les adversaires d'ailleurs.
Un peu de piratage.
Et comme si cela ne suffisait pas, les problèmes de caméra déjà bien lourds sur console sont ici amplifiés. Si vous jouez au clavier/souris, vous aurez droit à des mouvement vifs et secs, limites vomitifs. D'une manière générale, la focale est ingérable. Et, cerise sur le gâteau, les déplacements sont affreusement poussifs, ce qui mettra les nerfs en pelote en quelques minutes à peine. Ah, en sus de la cerise on dirait qu'il y a aussi de la chantilly, Sydney a tendance à adhérer aux murs, ce qui est fort agréable lors des phases d'infiltration. On se retrouve coincé comme un idiot dans un angle à essayer de se débloquer... C'est très gracieux, un peu comme une danseuse étoile qui aurait pris le lacet de ses ballerines dans une bouche d'égout.
Et hop, un bug. La fenêtre reste ouverte.
Bref, au niveau du gameplay c'est déjà pas la joie, c'est même plutôt l'angoisse. Mais alors si on touche à la réalisation, c'est pire. Première surprise dans le menu, aucune option graphique n'est disponible, en clair, on va jouer comme sur sa console sur sa télé avec un résolution bien basse... Ca c'est déjà la marque des grands. Ensuite on essaie de jouer avec un pad... Tiens, on dirait que les commandes ont l'air de foirer, ah ben oui il y en a qui sont mal attribuées. Youpi. Bon, alors on va passer au bon vieux clavier/souris hein. Et je ne parlerai même pas de l'interface.
On poursuit, donc je disais plus haut que la résolution était limitée, du coup, on se trouve face un jeu d'une grossièreté assez choquante avec des modèles 3D taillés à la hache par le moins délicat des hommes des cavernes. Je ne parle mêmes pas des textures en basse résolution et aussi détaillé qu'une toile cirée sans motif. L'animation des personnages quant à elle est aussi assez drôle, surtout celle de Sydney d'ailleurs.
Là encore, même topo et en plus je ne peux pas activer le point de sauvegarde.
Mais le mieux, ce sont encore les bugs qui font freezer le jeu pendant un temps indéterminé, 1 seconde, 30 secondes, ça dépend. En fait, comme je l'expliquais, on doit fréquemment subir les interventions radios de nos équipiers, or, il se trouve que parfois, à la fin d'une conversation un bug se produit. Au mieux, il s'agit simplement de la fenêtre de dialogue qui ne disparaît pas et reste affichée à l'écran (mais fatalement vu la résolution la fenêtre prend près d'un 1 quart du dit écran) mais on peut continuer à jouer. Au pire, tout s'arrête, on ne bouge plus, le dialogue freeze et on attend que le Deus Ex Machina qui se planque là-dedans relance le jeu. Bref,on ne va pas passer le réveillon sur le sujet. Déjà doté d'un gameplay plutôt creux à la base, le portage PC d'Alias s'accompagne d'une réalisation calamiteuse qui témoigne une fois de plus du grand respect de certain pour les joueurs PC.
Et vlan, un bon coup de tuyau dans les gencives.