Et ben le voilà, le nouveau FPS d'Electronic Arts ! Fallait pas s'impatienter comme ça, tout vient à point à qui sait attendre. Tenez-vous prêts à une petite révolution du shoot en ligne, Battlefield débarque et il n'a pas l'intention de passer inaperçu au sein de la communauté des joueurs online, adeptes du frag en équipe.
Battlefield 1942
Enfin quand même il était temps qu'il arrive, parce que j'en soupçonne certains de s'être déjà bien énervés sur la démo sortie il y a un mois. Le hors-d'oeuvre vous a plu ? Ça tombe bien, le plat de résistance est encore meilleur. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, Battlefield 1942 est le nouveau venu dans la catégorie FPS online qui transportera le joueur dans le très en vogue background de la Seconde Guerre Mondiale. Mais le titre compte bien se démarquer de ses petits concurrents. Alors, on commence par quoi ?
Intéressons-nous aux modes de jeux en premier lieu. Tout d'abord, sachez que si le jeu a clairement été prévu pour le online, un mode solo est bel et bien présent. Cette campagne vous propose simplement de jouer en compagnie de nos amis les bots, sur les maps multis que vous devrez débloquer les unes après les autres. C'est en vérité la seule différence vis à vis des parties multijoueurs, parfait pour s'entraîner un peu. Par contre à la longue, on voit assez rapidement les limites de l'IA des bots qui ne sont pas toujours très efficaces (nous y reviendrons). Pour le reste, on retrouve les classiques Team Deathmatch et le CTF de base.
Séance de snipe à Stalingrad
Venons en donc à ce qui fait le coeur du jeu. Le mode Conquête. Dans le principe il s'agit d'un CTF, mais avec des nuances. Sur chaque carte, vous trouverez des points de contrôle qu'il vous faudra conquérir. Ces points sont autant d'avant-postes qui marquent la progression de vos troupes, comme dans la vraie guerre, sauf qu'ici on n'est pas obligé de se raser les cheveux ou d'avoir froid aux pieds. Vous me direz que cela vous rappelle un certain mode Domination d'un certain Unreal Tournament, ce en quoi vous aurez bien raison. Mais B1942 introduit une petite subtilité stratégique qui change tout : les tickets. Suivez bien. Chaque équipe possède un certain nombre de tickets qui correspondent au nombre de vie des joueurs. Une mort = un ticket en moins. Pour corser le tout, moins un camp possède de checkpoint, plus il perd de tickets. Ça n'a l'air de rien, mais stratégiquement parlant, on sent clairement la différence qu'il peut y avoir entre posséder plus ou moins de la moitié des points de contrôle. Comme vous l'aurez sans doute compris, la partie prend fin quand ceux d'en face n'ont plus de ticket pour respawner ou que votre domination est écrasante. La guerre, c'est bien connu, c'est une question de ticket.
En haut...
Toujours à propos de ces « drapeaux », à chaque mort, vous pourrez choisir sur quel point vous souhaitez réapparaître afin de prêter main forte à une équipe en pleine défense ou qui se prépare à lancer un assaut. Il sera aussi possible à cette occasion de choisir une nouvelle classe de joueur et d'obtenir l'équipement qui y correspond (anti-char, fantassin, sapeur, sniper...). Il conviendra de s'adapter aux circonstances. Il va de soit que la communication et la bonne entente des joueurs dans l'élaboration des tactiques de jeux et des actions immédiates sera absolument primordiale dans Battlefield 1942. Défendre oui, mais quelle défense ? Terrestre anti-chars ou anti-mecs qui courent, anti-aérienne ou navale ?
...en bas (gniark gniark)
Maintenant l'autre point supra jouissif : les véhicules. Non content de nous proposer un principe de jeu des plus attrayants, on nous donne aussi l'occasion de nous déplacer (seuls ou à plusieurs) à bord d'une foultitude d'engins qui vont du char au bateau en passant par la jeep, le transport blindé et l'avion. Et ô surprise, les modèles physiques sont tout à fait satisfaisants (enfin c'est pas Flight Simulator non plus, mais j'ai encore le souvenir d'un certain Mobile Forces et hem, hem). A nous le pilonnage et autre débarquement surprise. Bien sûr, chaque véhicule d'assaut à sa contrepartie défensive, en guise d'exemple, sachez que dégommer un Zero à grand coup de DCA, c'est vraiment le pied ! Au passage c'est justement à bord des engins que l'on prend la mesure de la bêtise des bots. Quand ils commandent la mitrailleuse ils ne tirent pas et quand ils conduisent ils se coincent partout.
Test Battlefield 1942 PC - Screenshot 5Rien de tel qu'un char pour faire place nette.
Ce qui m'amène à vous parler de la réalisation. On commence par les bots et leur IA parfois un peu limite ainsi qu'un pathfinder tellement puissant qu'il arrivera de voir un soldat rester bloquer devant un char, béat d'admiration devant tant de beaux écrous peints en vert. On aura donc tôt fait de les remplacer par 2/3 humains qui traînent. On note aussi des bugs de clippings sur les personnages et véhicules qui ont parfois une fâcheuse tendance à clignoter ou à disparaître carrément (Un patch ! Un patch !). Voilà, ça c'était la séquence « je dis du mal ». Le reste est simplement très beau. Et surtout les cartes sont particulièrement bien fichues. D'une part elles s'inspirent de grandes batailles historiques (Stalingrad ne tardera pas à devenir la map fétiche des snipers
mais présentent de surcroît toutes les qualités requises pour donner lieu à de sauvages affrontements de 32 à 64 joueurs. Et côté ambiance de jeu, vous ne serez pas déçu.
Que dire de plus ? Battlefield 1942 est très certainement l'un des shooters en ligne de l'année, quant à son éventuelle concurrence avec l'imminent Unreal Tournament 2003, je ne suis pas certain qu'elle ait lieu d'être, les deux titres ne donnant définitivement pas dans le même genre. Car sans être hyper-réaliste, Battlefield est loin d'être aussi speed et violent qu'un UT2k3. B1942 donne plus dans le stratégique et vise à nous plonger dans une ambiance au caractère historique. Un mode conquête stimulant, une ambiance prenante, une utilisation de véhicules aussi réussie que fun et une réalisation globale pas piquée des hannetons font de ce soft une référence.