L'un des jeux de STR les plus réputés du monde PC nous revient en 3D dans un énième épisode qui ne devrait pas dérouter les inconditionnels de la série. Command and Conquer Generals n'apporte en effet que peu de renouvellement à cette série développée par Westwood, mais il remplit tout de même brillamment son contrat et s'impose comme une valeur sûre dans le domaine de la stratégie temps réel.
Même si dans l'ensemble ce Command & Conquer Generals se révèle plutôt avare en réelles surprises, cela ne veut pas dire que ce titre ne possède pas le potentiel pour nous surprendre et nous entraîner une fois de plus dans la spirale addictive d'un bon STR. Le premier motif d'étonnement est que, même si le jeu reste dans le registre habituel des conflits militaires modernes, il s'appuie sur une base scénaristique fictive qui fait intervenir trois puissances majeures : les USA, la Chine et le GLA (Global Liberation Army). Cette dernière, imaginée de toutes pièces par les développeurs, mais dont il est facile de reconnaître la source d'inspiration, s'avère être une puissante organisation terroriste qui ne reculera devant aucune bassesse pour asseoir sa domination.
Le GLA doit réorganiser rapidement sa base...
Par voie de conséquence, l'arsenal surpuissant qui nous est proposé s'avère également largement extrapolé, à base d'armes chimiques qui conduisent bien souvent à des explosions faramineuses susceptibles de contaminer toute une zone d'affrontement. Propre à chaque camp, l'armement se révèle rapidement l'un des points forts du soft de part son originalité et la richesse des possibilités qu'il génère, d'autant qu'il reflète bien le style de stratégie adopté par chacune des forces en présence. De cette façon, les forces du GLA se distinguent clairement par une stratégie contraire à toute forme d'éthique, où les armées n'hésitent pas à décimer les populations civiles pour mettre la main sur les ravitaillements envoyés par les américains. De ce point de vue-là, Command & Conquer Generals risque d'en faire tiquer plus d'un, surtout que ce genre de conduite méprisable se révèle assez fréquent tout au long de la campagne du GLA.
... avant d'aller intercepter le ravitaillement des populations civiles par les américains.
Reste que le jeu en lui-même fait tout de même très bonne impression, malgré quelques faiblesses au niveau de l'interface. Le tout manque en effet cruellement de raccourcis claviers, et l'on déplore quelques problèmes flagrants au niveau de l'IA et du pathfinding suivi par les unités. Des approximations qu'il suffit toutefois de résoudre manuellement, mais qui nuisent un peu à la crédibilité des conflits. Pour ce qui est de la réalisation, on peut dire que le passage à la 3D donne un véritable coup de jeune à la série, même s'il faut bien admettre que l'on a vu encore mieux en matière de zoom avec des titres comme Highland Warriors, par exemple. Seul problème inhérent à cette débauche d'effets visuels de très bonne qualité, une configuration requise très gourmande que je vous laisse découvrir dans le pavé technique qui complète ce test.
Les GI de l'armée US.
Difficile pourtant de ne pas se laisser prendre au jeu de façon immédiate, même les joueurs pourtant lassés des STR devraient en convenir. Si l'on met de côté le fait que la durée de vie pâtit un peu du niveau de difficulté un peu faible en mode Normal, dû principalement au fait que les 27 missions ne requièrent jamais une réflexion stratégique très développée, il faut reconnaître que le gameplay ne trahit pas de réelle faiblesse et comporte même de très bonnes idées totalement inédites dans l'univers de C&C. Ainsi, on découvre rapidement que notre général peut monter en grade, et ainsi upgrader ses unités qui disposeront alors de nouvelles possibilités d'action. Sans rentrer dans les détails, la possibilité de jouer trois camps différents renouvelle pas mal la façon de négocier les affrontements, d'autant que la force de frappe est souvent très appréciable et que le jeu permet de faire intervenir un héros pour chacune des puissances proposées. Enfin, en plus d'un éditeur de niveaux très complet, on retrouve également l'incontournable mode multijoueur jusqu'à 8 en Lan et sur internet, avec possibilité de jouer en coopération, mais aussi le traditionnel mode Escarmouche et ses nombreuses maps. Difficile, dans ces conditions, de bouder un titre qui se révèle toujours aussi efficace en termes de gameplay, et qui parvient à relancer une série considérée encore aujourd'hui comme une référence du jeu de stratégie temps réel.